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WAGRAM ET LA MUSIQUE

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Marcel Cerdan y fit ses débuts, Sidney Bechet ses adieux. Bal Dourlans, Bal de l’Étoile, Bal Wagram, la salle Wagram a connu mille vies et fait danser tout Paris. Mais elle est surtout un haut lieu de la musique classique. Des qualités acoustiques exceptionnelles en font depuis des décennies un studio d’enregistrement prisé par les plus grands. Retour sur une belle histoire d’amour, et de musique.

Les années classiques

On dit que les lieux ont une mémoire. La salle Wagram se souvient-elle de cet été 1964, où Maria Callas arriva de Grèce pour chanter Carmen ? L’enregistrement dure deux semaines, et le résultat suffira à faire mentir ceux qui la disaient sur le déclin.

Voilà des années déjà que la maison Pathé-Marconi EMI investit la salle pour ses enregistrements d’opéra. La cantatrice y a interprété « L’Air des bijoux », du Faust de Gounod, dont les paroles ont été popularisées par la Castafiore d’Hergé : « Ah ! je ris de me voir si belle en ce miroir. » Castafiore elle-même inspirée de… La Callas !

À plusieurs reprises dans ces années 60, Robert Doisneau y photographie Maria Callas lors de ses séances de travail. Souriante, attentive, en un curieux mélange de grâce et de décontraction. La voici accoudée sur sa partition, concentrée dans la salle de mixage, ici familière, là métamorphosée en Tosca par la seule magie du chant. Celle qui passa sa vie en voyage semble étrangement chez elle dans cette salle mythique.

Les années 70 voient se succéder de grands noms du monde entier. C’est Mstislav Rostropovitch accompagné de l’orchestre et des chœurs du Bolchoï pour Eugène Oneguine. C’est Léonard Bernstein et l’Orchestre National de France pour la Symphonie fantastique de Berlioz. À l’hiver 1976, les deux hommes s’y donnent rendez-vous pour enregistrer ensemble le Concerto pour violoncelle en La mineur de Schumann. Wagram devient incontournable pour les artistes classiques.

L’esprit des lieux

Outre sa formidable qualité acoustique, n’est-ce pas l’esprit des lieux que d’autres monstres sacrés, ceux du jazz notamment, de Duke Ellington à Donald Byrd, chérissent en Wagram ? À moins ce ne soit l’addition de tous ces moments précieux, ces heures de travail, et d’accomplissement, qui ait doté la salle Wagram d’un supplément d’âme.

Drôle de destin pour l’ancienne guinguette fondée en 1812 par un grognard retraité de la Grande Armée. Restaurée dans les règles de l’art suite à l’incendie en 2005 de son défunt voisin le théâtre de l’Empire, elle a gardé ses qualités acoustiques exceptionnelles. Équipée des outils techniques de sonorisation et d’éclairage les plus modernes (fiche technique), la pop de Justin Bieber, le RnB de J.Lo ou encore l’electro-rock de Skip The Use côtoient désormais ses lustres et dorures d’un autre siècle.

Restaurée dans les règles de l’art suite à l’incendie en 2005 de son défunt voisin le théâtre de l’Empire, la salle Wagram vivra encore de riches heures musicales et la perspective d’un retour des concerts classiques.

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